Fabriquer une guitare électrique: la petite soeur
Parceque je ne pouvais plus m'arrêter...
C'est une évidence, quand vous vous lancez là dedans, vous êtes pris dans une spirale. J'imagine que si ma première guitare avait été un échec, j'aurais peut-être pas recommencé mais la Morgal #1 a fêté ses un an et demi et se porte comme un charme.
Mais je ne joue plus trop avec, enfin beaucoup moins. La raison en est simple: j'ai récidivé et le résultat est largement supérieur, la Morgal #2 dont je vais vous détailler la fabrication ici est une guitare pétrie de qualités, vraiment digne du budget que je lui ai consacré.
Je ne vais pas revenir en détail sur la définition du projet, si vous voulez en savoir plus je vous invite à lire mon premier article Fabriquer une guitare électrique.
Un point sur l'outillage
Avant de parler de la guitare en elle-même, je vais quand même lister ici l'essentiel de l'outillage dans lequel j'ai investi pour cette deuxième fabrication:
- Une perceuse colonne: pour le coup, c'était indispensable pour réaliser mes cordes traversantes. Mais globalement je m'en suis servi pour beaucoup de choses. Si vous comptez fabriquer plusieurs guitares, c'est un investissement à faire.
- Une scie à ruban: là aussi, ça change la vie. Finie la scie sauteuse, avec ça les découpes sont un jeu d'enfant.
- Le nécessaire de base pour faire des inlays: J'y reviendrai après, mais en gros cela consiste en un Dremel 4000, le support de défonce Stewmac, une scie de bijoutier avec son petit support de découpe.
- Des vraies limes pour les frettes
- Un fer à friser (oui oui, vous verrez pourquoi)
Voilà pour l'essentiel. Il me reste des tas de choses à acheter (ponceuse cylindrique, rabot-dégau, des nouveaux ciseaux, rabots, gouges...) mais j'y viendrai progressivement.
Le projet
Allez, on y vient: mon projet.
Après la Morgal#1 qui était plutôt ambitieuse pour une première fabrication (Angle pour la tête, angle de renversement du manche...), j'ai eu envie de fabriquer une Telecaster, car c'est vraiment le modèle de guitare électrique que je préfère.
Comme pour ma première guitare, pas question de faire une copie conforme d'un instrument Fender, je voulais la faire à ma sauce. En somme, fabriquer ce que j'aurais aimé que Fender fasse pour moi. Voici les grandes lignes du projet:
- Forme générale et diapason de Telecaster
- Manche traversant multiplis
- Tête perso Morgal
- Table rapportée sans pickguard
- Filet en bois autour du corps
- Touche en érable
- Inlays maison en ébène
- Accastillage haut de gamme
- Electronique haut de gamme avec un câblage polyvalent, configuration H.S. (Humbucker manche, Single coil chevalet)
- Finition naturelle bien entendu, avec mise en valeur du bois comme pour la première
Avec pour but ultime, malgré cette conception personnelle, avoir quand même un peu de twang !
Sachez que si la première m'avait initialement coûté environ 350€ tout compris (bois, électronique et accastillage), là on frôle les 850€. C'est pas le même délire donc.
Détail des matériaux et accessoires
Pour compléter le paragraphe précédent, voici la liste de ce que j'ai acheté:
- Manche traversant: érable, wenge et bubinga de chez Kauffer
- Touche: érable de chez Kauffer
- Corps: frêne europééen de chez VDA
- Table: noyer euopéen de chez VDA
- Filets: érable de chez VDA
- Mécaniques: Sperzel USA autoblocantes
- Chevalet: All part
- Micros: Bare Knuckle Boot camp True Grit (humbucker et single coil)
- Electronique: switch 4 positions, mini toggle ON/ON/ON, potards CTS
- Strap locks Schaller
- Petit accastillage All part (visserie, plaque Telecaster...)
Un peu de dessin
Comme toujours, on commence par faire un plan à l'échelle 1:1
Rien de sorcier ici, contrairement à la première j'ai acheté des gabarits tous faits histoire de pas réinventer la roue.
J'y ai juste ajouté ma tête de manche, en la modifiant légèrement:
Le design est très proche, j'ai juste adouci les angles.
J'ai fait une grosse erreur à ce stade, j'aurais dû placer précisément mes mécaniques sur le plan en regardant les chemins de corde après le sillet de tête. Je ne l'ai pas fait, vous verrez à la fin les conséquences.
Pour ce plan à l'échelle, je ne reviens pas dans les détails mais on bétonne le diapason et l'emplacement du chevalet, tout va en découler.
Le multiplis
Au coeur de la conception de cette guitare, on a le manche traversant multiplis.
Libre à vous d'en choisir les essences, pour ma part je voulais un manche en érable (esprit Fender quoi), et pour avoir un rendu sympa je me suis orienté vers des essences plus sombres.
J'ai choisi du Wenge et du Bubinga (un bois absolument magnifique).
J'ai commencé par couper en deux mon morceau d'érable, puis je suis venu coller, à contre fil, dans cet ordre: Erable, wenge, érable, bubinga, érable, wenge, érable.
On y reviendra à la fin mais ce genre d'assemblage, au delà de l'aspect esthétique, va apporter une grande stabilité à l'instrument, le travail de chacun des bois s'annulant avec l'autre.
On se retrouve donc avec une espèce de poutrelle dégueulasse qu'il va soigneusement falloir raboter, afin d'avoir les 4 faces parfaitement plates et d'équerre. On sort donc la varlope et les petites équerres, et on fait du copeau:
La touche
Pour la Morgal #1, j'avais commandé une touche brute pré-slotée.
J'ai choisi ici de tout faire moi-même.
Cela commence par un fastidieux travail de taçage. En m'aidant du fret calcultor de chez Stewmac, j'obtiens un tableau comprenant la distance sillet-frette et frette à frette pour tout le manche. Une règle précise, un rapporteur pour l'équerrage à la ligne centrale et on trace:
Cette étape est cruciale et va déterminer la justesse de l'instrument. J'ai mesuré 10 fois, 100 fois pour chaque frette, depuis le sillet et entre elles, jusqu'à obtenir un résultat précis.
Ensuite deux solutions s'offrent à vous: soit vous fabriquez/achetez un onglet de précision pour venir tailler les slots, soit vous appliquez la méthode du warrior artisan, et vous le faites à main levé après avoir marqué chaque slot au scalpel. J'ai opté pour la deuxième méthode avec un très bon résultat:
Attention également à la profondeur qui doit être constante et égale. J'ai appliqué un scotch de masquage sur la lame de ma scie japonaise afin de tailler tous les slots à la même profondeur.
J'ai également, avec mon dremel sur support et une fraise de la bonne taille, fait une ébauche du futur slot de sillet (car comme sur une Fender, le sillet sera dans la touche et non après)
Ebauche du manche
Le manche, élément central de cette guitare, va représenter l'essentiel du travail. Il est temps d'attaquer:
J'ai ensuite fini de lui donner sa forme et je suis venu affleurer la touche:
Je suis passé vite sur ces étapes, la difficulté c'était de bien raboter les tranches, là où les ailes du corps viendront jointer. J'ai fait ça a la varlope. On voit également sur la dernière photo que j'ai repris la méthode des trous de 2mm avec cure-dents pour positionner la touche à loisir (cf le premier article).
Pour finir j'ai réalisé la gorge de truss rod à l'aide de ceci:
La bague métallique qui se fixe sous ma défonceuse est ainsi guidée parfaitement, il n'y a qu'à fixer ce template sur le manche de manière précise.
Radius et inlays
Gros morceau ici, c'est sans doute ce qui m'a pris le plus de temps sur la construction.
J'ai commencé par faire le radius de la touche. Comme je ne fais jamais rien comme tout le monde, après avoir faire un type LesPaul en radius 9.5", je fais donc une Telecaster en radius 12":
Le constat est sans appel: c'est le bonheur de poncer de l'érable après avoir fait de l'ébène...
Ensuite, j'ai longuement réfléchi à mes inlays. Quand on regarde la production en général, on a des fleurs, des lianes, des papillons, des têtes de mort, des dents de requin... J'avais pas envie de tout ça. Les trucs celtics/breizhou c'était pas mon délire non plus, et après quelques soirées à tenter des croquis de formes géométriques plus ou moins heureuse, j'ai opté pour un un design un peu manga:
Les difficultés sautent aux yeux, en premier lieu les doigts de la main droite mais aussi le talon aiguille et les mèches de cheveux. J'ai choisi d'être plutôt coulant sur mon résultat, c'est une première, j'apprends et en plus l'ébène c'est du bois, donc fibreux, c'est pas un truc facile à couper comme la nacre.
J'ai donc imprimé ma silhouette, je l'ai découpée et collé à la UHU sur une plaque d'ébène:
Reste ensuite à marquer les contours au scalpel et à venir, très précisément (ou du moins le plus possible) découper ça à la scie à chantourner de bijoutier:
Une fois l'inlay découpé et repris avec diverses petites limes, on obtient ceci:
Le talon aiguille et les doigts ont disparu au passage vous noterez. J'ai choisi de venir, à la fin, inciser les détails et les combler au mélanger sciure/colle.
Une fois cette silhouette parée à l'incrustation, je suis venu en marquer les contours au scalpel sur la touche:
Ensuite on sort le dremel avec une petite fraise et, à l'aide du support stewmac, on vient évider l'emplacement au mieux de la bonne épaisseur. Et on fini au ciseau à bois pour nettoyer et fignoler les détails:
Alors c'est pas hyper propre, il y a de petits écarts mais c'est pas mal pour une première fois.
Place ensuite à la case 12 qui va contenir un petit "Morgal". Là c'est encore autre chose, puisque j'ai dû découper chaque lettre avec précision:
Ca n'a pas été simple mais le résultat est plus que satisfaisant. Ensuite, même étape que précédemment, on vient positionner et marquer précisément l'emplacement de chaque lettre, puis on défonce et on incruste. Et on procède de même pour le dernier inlay "# 2":
Enfin, dernière étape, on vient se confectionner une pâte à base de sciure d'érable fine et de colle cyano, puis on tartine généreusement en faisant pénétrer la colle dans les interstices. A la fin on ponce au grain fin:
Alors on voit les corrections à la colle/sciure, c'est pas parfait mais globalement ça me va, pour une première c'est cool.
Il est temps de construire une guitare
Nous avons un manche conducteur et une touche (qui n'est pas collée à ce stade, c'est important!), il est temps d'y adjoindre des ailes et une table pour en faire une guitare.
Je n'ai malheureusement pas pu me procurer de frêne des marais, c'est donc du frêne européen. Cela a une incidence sur le poids final, puisque celui des marais est plus léger.
Vous notez que les ailes sont moins épaisses que le manche, en prévision de la table en noyer qui viendra par dessus:
J'ai commencé par découper les ailes pour faire la forme:
Ensuite, il m'a fallu trouver une solution pour raboter l'épaisseur du manche entre la fin de la touche et la fin du corps, afin de laisser la place pour la table.
J'ai pour ce faire bricolé un truc:
On a donc un bricolage sommaire (mais précis, faut pas croire) qui permet de raboter une pièce par passage successifs de la défonceuse à une profondeur constante. Ce qui appliqué à mon manche donne:
Avec un petit rabot réglé tout fin il suffit de venir peaufiner le tout pour effacer les passes de la défonceuse.
La profondeur correspond bien entendu à l'épaisseur de la future table:
Reste à découper la table avec le même template que le corps, et à venir y ménager un espace pour la fin du manche (enfin de la partie du manche qui accueille la touche). Comme toujours, prévoyez de faire déborder légèrement la touche sur la table afin qu'on ne voit pas la jonction, c'est plus esthétique:
Donner du galbe au manche
Il est temps d'attaquer cette poutrelle et d'en faire un manche. Pas de règle à mon sens, on recherche l'épaisseur qui nous plait. Il suffit de partir d'un standard qu'on aime et ensuite c'est le toucher qui fera le reste:
On vient faire de même pour la tête:
Echec critique = solution
Vous croyez quand même pas qu'un amateur comme moi réalise une telle guitare sans larmes?
Arrive le moment où tu te décides à percer les mécaniques. Ceux qui ont lu le premier article (tout le monde n'est-ce pas), savent que j'avais déjà eu un problème majeur à ce niveau sur la première. Donc j'avais la pression pour celle là.
Du fait de la longueur et du poids du manche traversant, je ne pouvais pas utiliser ma colonne pour réaliser cette opération.
J'ai donc marqué les emplacement et percé une première fois avec un foret de 3mm.
J'ai ensuite sorti un foret 10mm tout neuf de très bonne qualité et j'ai percé doucement...
Ce fut une catastrophe! de belles escalope d'érable ont dégagé, j'ai donc comblé ces bavures avec de la colle et de la sciure et je vous laisse admirer le résultat:
Quand t'en arrive là, tu peux pas t'en contenter c'est pas possible.
J'ai donc opté pour un placage. Mais je voulais conserver le multiplis sur la face avant, j'ai pour ce faire pris la chute issue du dégrossissage de la tête et j'ai taillé une tranche dedans à la scie à ruban:
J'ai ensuite collé ça:
Pour obtenir après ponçage:
Faut jamais se laisser abattre donc, juste réfléchir à la solution.
Défonce des cavités
A ce stade, on commence par coller les ailes en frêne:
Vous noterez que j'avais fait ça avant de réparer ma tête.
Après vous allez me dire, on colle la table et on défonce. Sauf que, comme on a une table, on peut en profiter pour défoncer des chemins de câble. Don j'ai commencé par faire des défonces d'un profondeur égale à celle voulue moins celle de la table, en dégrossissant à la colonne:
On a donc nos défonces et les chemins de câble entre elles. Il reste à coller la table par dessus et à venir, avec une fraise à affleurer, copier les défonces du corps sur la table:
On a donc nos cavités électroniques avec de quoi passer des câbles.
Binding
Nouvelle étape dans mon apprentissage: réaliser un binding.
Et comme j'aime faire simple, hors de question d'utiliser du plastique, je veux du bois :)
J'ai commencé par réaliser une gorge à l'aide d'une petite fraise à feuillure de chez Stewmac:
C'était la partie facile. Maintenant souvenez vous au départ j'ai dit que j'avais acheté un fer à friser:
Parceque voyez vous, le bois ça casse, donc on ne vient pas coller un binding d'érable sans le cintrer à la forme de la guitare auparavant. Vu qu'un fer à cintrer coûte un bras, j'ai opté pour cette solution économique. On humidifie le filet et on vient gentiment le contraindre sur le fer à friser. Pas assez d'eau, il va avoir tendance à brûler un peu, trop d'eau il va casser. Bon courage pour trouver le dosage, je vous conseille d'acheter au moins le double de la longueur nécessaire en filet si vous n'avez jamais fait ça avant car vous allez en casser.
Mais le résultat est à la hauteur des attentes, ça déchire. En plus j'ai eu l'idée d'utiliser des filets dont la hauteur font la moitié de l'épaisseur de la table fin que l'on voit celle-ci sur la tranche:
Collage de la touche
Il est temps de coller la touche. Avant cela, bien entendu, on vient positionner et protéger le truss rod:
J'avais quelques détails à finir également comme reprendre les courbes de la fin de touche:
Mais aussi incruster mes repères de touche latéraux:
Une fois que tout est prêt, on encolle et on vient positionner la touche avec les cure dents que l'on coupe à ras ensuite. Puis on serre:
Ponçage et retouches
Avant de fretter le manche, j'ai passé quelques heures à poncer la guitare, non sans avoir cassé légèrement les arrêtes au dos:
J'ai également fini de travailler le talon, en recherchant un confort et une accessibilité eux dernières frettes les plus optimaux:
Autre point important, il m'a fallu reprendre tous mes slots de frettes, en faisant attention à leur régularité et en "coupant" les inlays qui ont été rajoutés:
Frettage de la touche
Je l'avais déjà dit pour la première, ça parait évident mais c'est à mon sens l'étape la plus délicate de la fabrication. Celle qui va déterminer la jouabilité de l'instrument.
En revanche, comme pour le ponçage du radius, j'ai trouvé cela plus simple qu'avec de l'ébène car les frettes rentrent beaucoup plus facilement dans l'érable.
J'ai appliqué dans chaque slot un peu de colle type ni clou ni vis, non pas pour que les frettes tiennent mais pour être certain qu'il n'y a pas d'air en dessous.
On prend un petit maillet et on insère fermement les frettes:
J'ai ensuite limé l'ensemble des extrémités selon un angle qui approche 45 degrés, puis à l'aide de ma lime Crimson, j'ai cassé et arrondi les extrémités pour avoir une sensation douce au passage des doigts sur toute la longueur.
Après j'ai protégé ma touche et marqué le sommet des frettes au marqueur noir, non sans avoir réglé la planéité du manche à l'aide du truss rod:
A l'aide de mon levelling beam et d'un grain 120, j'ai ensuite tranquillement, sans forcer et en étant le plus parallèle possible à la ligne médiane du manche, poncé l'ensemble des frettes jusqu'à ce que le marqueur soit effacé sur chacune d'entre elle. Cela garantie qu'il n'y en a aucune plus basse que les autres: la planif est terminée.
Il reste, à l'aide de l'autre lime que j'ai acheté (la triangulaire), à venir redonner une surface de contact la plus fine possible sur chaque frette:
Enfin, une fois toutes les frettes reprises, j'ai pris une carte (genre carte fidelité en plastique) avec un papier grain 120 et je suis venu polir les frettes. J'ai enchaîné les grains ainsi puis j'ai pris mes gommes pour la fin:
A ce stade, je n'ai pu que constaté l'apparente qualité de mon travail mais comme je ne suis pas luthier et que mon expérience est limité, je ne pouvais que m'en remettre au futur premier test... Verdict en suspens.
Perçages
Avant d'attaquer la finition, il me restait quelques perçages à faire. Sans perceuse colonne ça m'aurait fait peur, mais armé d'un tel outil c'est un jeu d'enfant.
Finition
J'avais choisi la Tru Oil pour ma première guitare, ici j'ai décidé de tenter les huiles Crimson Guitars.
Je dis bien "les" huiles car j'en ai utilisé deux.
La première s'appelle penetrating oil et est bien nommée, puisqu'on l'utilise pour saturer le bois en profondeur, avec une application très généreuse.
La seconde huile s'appelle High build et est utilisé une fois la première couche de penetrating bien sèche, pour monter le gloss et offrir une protection solide du bois.
Vous verrez que j'ai choisi, à la fin, de casser le gloss à la 000 pour obtenir un effet mat naturel qui met bien en valeur ma table.
Au final, j'ai préféré ces huiles à la Tru Oil. Elles sont plus faciles à appliquer, elle sentent moins fort et le rendu est meilleur.
Electronique et accastillage
La touche finale c'est bien sûr la pose de l'accastillage et de l'électronique.
A ce propos voici la logique de fonctionnement de l'engin:
- Selecteur 4 positions: Bridge/Bridge-neck parallel/bridge-neck serial/neck
- Toggle ON/ON/ON qui modifie le humbucker: Humbucker/single/deux single parallel
- Potards 500k avec resistance sur le single pour qu'il "voit" un 250k
Ce qui nous donne une belle palette de sons!
Je n'ai pas vraiment de photos mais j'ai aussi réalisé un sillet en os sur mesure.
Verdict
Dur de rester objectif quand on a fabriqué une guitare mais ici, clairement, c'est au delà de toute attente. Nombreux sont ceux qui ont pu l'essayer et nous sommes tous unanimes, c'est une excellente guitare qui n'a rien à envier aux standards américains de chez Fender. Le manche est un régal, elle sonne, elle twang et mon frettage est impeccable, avec une action basse sans la moindre frisouille.
La combinaison du multiplis et des mécaniques haut de gamme donne un instrument très stable et peu sensible aux changements de température. Je le constate de jours en jours, elle ne bouge pas!
Elle est tout à fait juste également, et mon choix au niveau électronique apporte une palette vraiment appréciables.
Mention spéciale aux micros Bare Knucle, c'est une tuerie à tous niveaux, j'en suis plus que content!
Bref, ça manque un peu de modestie j'en conviens, mais que voulez vous, elle est top, c'est tout :)
Les regrets
C'est pour ça qu'on ne peut jamais s'arrêter, car bien entendu elle n'est pas parfaite! J'ai déjà envie d'en faire une autre !
Voici les détails facheux:
- Le poids: elle dépasse les 4 Kg, merci le frêne européen. Il faut vraiment s'orienter vers les essences américaines type frêne des marais pour éviter l'effet parpaing. Moi ça me va, mais j'admet que c'est un peu trop lourd.
- Le perçage des mécaniques: Je l'ai abordé au tout début mais j'aurais dû apporter plus de soin à la définition de l'emplacement des mécaniques. Il s'avère que D et G sont trop excentrée et que j'ai été obligé d'employer des string trees pour guider les cordes après le sillet. Rien de grave mais esthétiquement c'est discutable (voir la photo plus bas)
- Finition du manche: j'ai mis trop de couches d'huile derrière le manche, il avait donc tendance à être un poil rugueux ce qui est désagréable en jouant. J'ai corrigé cela avec un gros polissage en bonne et due forme, à l'aide de produits de polish adaptés. Au final c'est nickel et toute la guitare en a bénéficié pour un touché très satiné, du plus effet.
- La forme du corps: vous aurez noté le méplat au niveau du jack, que l'on trouve sur certain modèles vintages de Telecaster. C'est dû à mon gabarit, au final si c'était à refaire j'opterais pour un corps de Telecaster moderne, sans le méplat. C'est pas grave, mais c'est moins esthétique je trouve.
Et... c'est tout!
Galerie
Pour finir, quelques photos:
La vidéo d'essai
En conclusion de cet article, voici une petite vidéo pour montrer les possibilités des différentes combinaisons de micro: